Nuit mouvementée

L'orbe de lumière avait depuis longtemps laissé place à la majestueuse Lune, qui, cette nuit là, n'éclaira aucun être. Car des violents orages faisaient rage sur les terres neutres. La pluie tombait à flot, des grondements brisaient très régulièrement la douce mélodie des gouttes s'écrasants sur le sol...et bien sur, de vifs et nombreux éclairs zébraient ce ciel sombre, dépourvut d'étoiles.

La foret qui bordait le magnifique temple, était déserte de tout êtres vivants, tous c'étant réfugiés bien au sec.
Enfin...non, pas tous....car une ombre furtive se déplaçait d'un pas rapide et souple entre les arbres encore dépourvus de feuilles.
Cet énigmatique individu était emmitouflé sous une longue cape de laine noire, trempée et surtout boueuse à sa fin, celle-ci arrivant jusqu'aux chevilles de son propriétaire. On ne voyait strictement rien de lui, ni sa chevelure, ni son visage, un large capuchon étant rabattu sur sa tête...seules ses chaussures d'un cuirs usées dépassait de ce lourd manteau.

Se dirigeant vers l'entrée du temple, il pénétra sans hésitation et sans ralentir son allure...
Derrière lui, il laissa, ou tout du moins son manteau, un long chemin de gouttes d'eau, sur les dalles lisses, luisantes, du sanctuaire...

Mais que cherchait-il ?
La question ne se posa pas longtemps, car des bruits mystérieux commencèrent à résonner au fond du lieu saint...des bruits de sabots claquants violemment sur le sol.
Un cheval était-il donc ici ?
Oui, un magnifique étalon blanc, perdu, désordonné, qui cherchait tant bien que mal un endroit pour être en sécurité.

Etrangement, le bipède ralentit, s'approchant du renfoncement où était très certainement l'équidé égaré.
Et il était bien là, plaqué contre le mur glacial, dans un angle.
L'individu, le voyant, se rapprocha avec douceur....mais l'animal se retourna vivement et commença à pousser des hennissements de rages, se cabrant de toute sa hauteur, fouettant avec ardeur ses antérieurs dans le vide.

Le rôdeur enleva alors bien vite sa capuche et laissa son doux visage à la porter de tout regards...oui, car ce n'était autre qu'une " jeune " demoiselle qui s'arrêta devant son destrier furieux, lui disant d’une voix suave et rassurante :

-Non ! Asphalet calme toi mon beau !

L’étalon blanc reconnu alors celle qui n'était autre que sa maîtresse et retomba souplement sur le sol, rejetant encore fortement l’air de ses naseaux dilatés.
La cavalière alla rapidement se coller à lui, entourant sa puissante encolure de ses bras, plaquant légèrement sa tête sur son pelage mouillé.

-je suis là maintenant…

La pluie s'abattit soudainement sur la forêt qu'elle survolait. Les nuages s'étaient amassés si rapidemment qu'elle en la première surprise. L'eau s'imbibant dans les plumes noires de ses ailes l'oubligèrent à se poser. De plus, il n'était point sécuritaire pour elle de voler pendant un orage. La première foudre avait manquée de peu de la toucher. Elle ne savait où aller pour se protéger de cette pluie glaciale. Elle tombait si drue qu'elle passait à travers le feuillage des arbres comme à ciel découvert. Mina marcha un bon moment avant d'apercevoir une lueur au loin. Avec un peu de chance, elle pourrait se réchauffer un peu en attendant que le ciel s'éclairsisse.

Ses cheveux lui collaient au visage et sa robe n'avait jamais été aussi lourde. Malgré sa couleur blanche, elle ne devint aucunement transparente. Heureusement pour elle. Elle entra dans ce qui lui semblait être une sorte de temple. Un frisson la parcouru. Elle se rapprocha du feu qui brûlait au centre de la pièce. Ce fut à ce moment qu'elle se rendit compte qu'elle n'était point seule. Une autre femme se trouvait dans un coin avec un magnifique cheval blanc.

"Bonjour! Quelle tempête n'est-ce pas?"

Un nouveau frisson la parcourue. Elle se rapprocha davantage du feu crépitant dans la noirceur de l'orage. Cette jeune femme qui se trouvait devant elle .tait d'une magnifique beauté. Elle avait les cheveux de couleur ébène qui lui tombait délicatement sur les épaules. Elle ne pouvait voir ses yeux par cause de la noirceur de son emplacement.

"Je me nomme Mina. Et vous?"